Le film « Ouistreham », adaptation du livre de Florence Aubenas, met en lumière le quotidien des agentes d’entretien sur les ferries. Cette œuvre cinématographique se démarque par son casting atypique, mêlant une actrice de renom à des femmes issues du monde du travail qu’elle dépeint. Plongeons dans l’univers de ces actrices qui ont donné vie à ce projet unique.
Un casting authentique pour « Ouistreham »
Le réalisateur Emmanuel Carrère a fait un choix audacieux pour « Ouistreham » en constituant une distribution largement composée d’actrices non professionnelles. Cette décision visait à apporter une authenticité rare au film. À l’exception de Juliette Binoche, star internationale, les actrices principales sont toutes originaires de la région de Caen, où se déroule l’intrigue du film.
Le casting comprend :
- Hélène Lambert, incarnant Christèle
- Emily Madeleine, dans le rôle de Justine
- Évelyne Porée, jouant Nadège
- Patricia Prieur, interprétant Michèle
- Léa Carne, la benjamine du groupe
Ces femmes, âgées de 23 à 52 ans, ont été choisies pour leur expérience réelle dans le domaine de l’entretien. Leur présence à l’écran offre une immersion totale dans le monde qu’elles connaissent si bien, apportant une crédibilité inégalée aux scènes du quotidien des agentes d’entretien.
Des femmes de l’ombre aux projecteurs de Cannes
Le parcours de ces actrices improvisées est tout simplement extraordinaire. Passées de l’anonymat des coulisses des ferries aux feux des projecteurs, elles ont vécu une expérience cinématographique hors du commun. Le point culminant de cette aventure a été sans conteste leur montée des marches lors du Festival de Cannes, un moment qu’elles qualifient d’« in-cro-yable », selon les mots d’Évelyne.
Cette ascension vers la reconnaissance a débuté par un processus de sélection peu conventionnel. Certaines, comme Hélène Lambert, ont été repérées dans leur agence d’intérim, tandis que d’autres ont participé à un casting sauvage organisé à Hérouville ou même dans un jardin ! Cette approche originale a permis de dénicher des talents bruts, capables de transmettre à l’écran la réalité de leur métier.
Voici un aperçu de leur parcours :
Étape | Description |
---|---|
Casting | Sélection dans des lieux inattendus |
Préparation | 3 mois d’ateliers pour créer des liens |
Tournage | Immersion dans l’univers du cinéma |
Festival de Cannes | Montée des marches et reconnaissance |
L’impact du film sur les actrices et leur métier
La participation à « Ouistreham » a profondément marqué la vie de ces femmes. Au-delà de l’expérience cinématographique, le film a créé des liens d’amitié durables entre les actrices. Elles continuent de se voir régulièrement, partageant désormais bien plus que leur métier d’origine.
Pour certaines, comme Léa et Emily, cette aventure a éveillé un intérêt nouveau pour le cinéma. Elles expriment le désir de poursuivre dans cette voie, ouvrant potentiellement un nouveau chapitre de leur vie professionnelle. D’un autre côté, toutes n’ont pas quitté leur emploi initial. Patricia Prieur, par exemple, continue d’exercer son métier d’agente d’entretien, illustrant la dualité entre leur nouvelle notoriété et leur ancrage dans la réalité.
L’un des objectifs majeurs du film, et par extension de ces actrices, est de changer le regard de la société sur leur profession. Elles espèrent que leur performance à l’écran permettra de :
- Valoriser le travail des agents d’entretien
- Sensibiliser le public aux défis de leur métier
- Promouvoir le respect pour ces travailleurs essentiels
- Encourager une meilleure reconnaissance sociale et professionnelle
L’héritage du livre de Florence Aubenas
Le film « Ouistreham » s’inspire directement du livre de Florence Aubenas, une immersion journalistique dans le monde des agents d’entretien. Cette base littéraire a influencé non seulement le scénario mais aussi le choix des actrices. Emily Madeleine et Évelyne Porée, par exemple, étaient déjà mentionnées dans l’ouvrage d’Aubenas, créant par voie de conséquence un pont intéressant entre la réalité documentée et la fiction cinématographique.
L’adaptation au grand écran a permis d’amplifier le message du livre, donnant littéralement un visage et une voix à ces travailleuses de l’ombre. Le processus de création du film, initié par Juliette Binoche et réalisé par Emmanuel Carrère, a réussi à capturer l’essence du récit d’Aubenas tout en y ajoutant une dimension humaine supplémentaire grâce à la performance de ces actrices non professionnelles.
Cette synergie entre le livre et le film a créé un impact médiatique significatif, relançant le débat sur les conditions de travail dans le secteur de l’entretien. Les actrices, devenues malgré elles des porte-paroles de leur profession, ont su utiliser cette plateforme pour sensibiliser le public à leurs réalités quotidiennes, dépassant par suite le cadre initial de leur participation au film.
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